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Le cheval de Troie - Thriller Suggérer par mail
Écrit par Alain MATHIEU et Dominique LEROND   
16-07-2008

Le cheval de Troie

Un livre d'Alain Mathieu

Edité aux éditions ABM

Références : 

ISBN : 2-35152-034-3

EAN : 9782351520345

Ce livre est en vente en librairies ou en ligne, sur le site des Editions ABM.

 
Le cheval de Troie - Un thriller informatique d'Alain Mathieu

Résumé du livre

Pascal est un passionné de vol acrobatique et… de pêche au gros. Thierry un informaticien teigneux mais plus que doué. Christian mène une vie aventureuse dans le monde des affaires.

Ils se retrouvent lors du grand meeting aérien se déroulant à Inverness, sur les bords du Loch Ness. Le pub du petit village d'Inverfarigaig devient le point névralgique d'une énigme aux rouages obscurs et aux conséquences mortelles lors de l'arrivée d'une inconnue, sauvée de justesse de la noyade.

La disparition de Thierry laisse croire à sa mort mais, tel le brouillard qui flotte sur le Loch, ne s'agit-il pas plutôt d'un écran de fumée masquant une incroyable machination ? Plongées en eaux profondes et cascades aéronautiques s'enchaînent à un rythme effréné dans une suite de rebondissements laissant un lecteur haletant qui devra faire preuve de beaucoup de volonté pour reposer cet ouvrage avant son dénouement...

Les premières pages

Vendredi 26 mai 2006
6 heures 17
Lac du Loch Ness

Les rives de l'immense lac n'étaient maintenant plus visibles, enveloppées dans la froide brume matinale. Nous avancions depuis l'aube, lentement, veillant à ne jamais frapper l'eau avec les rames afin de limiter les bruits. Ma vieille boussole, posée devant moi sur le banc central, nous servait de compas. Naviguant nord, nord-est, nous remontions le Loch Ness depuis plus d’une heure. Pour trouver le haut fond, j’aurais préféré utiliser le GPS de Pascal mais il avait trouvé que c’était manquer de fair-play vis à vis de notre adversaire. Il n’avait pas non plus voulu embarquer de sonar.
Privée de tout matériel électronique, la barque semblait surgir d'une autre époque. En chêne massif, longue de six mètres, elle avait porté plusieurs générations de pêcheurs. Ses formes allaient à la rencontre de l’eau, dans une communion discrète et silencieuse, comme si le lac reconnaissait son travail, les années de polissage sur le bois, depuis le temps qu’il la sentait creuser en lui son éphémère ride, dans la noirceur de son eau, champ de bataille où s’affrontaient les hommes et les brochets.

*

Sur le banc arrière, Pascal cessa de ramer et rangea lentement ses avirons au fond de l'embarcation.
- Il est là, quelque part en dessous…
Petite phrase qu’il chuchota par dessus son épaule et qui me gela les os. Un frisson glacial parcourut mon dos. Je détestais les frayeurs gratuites mais, dans ce clair-obscur, ce brouillard à couper au couteau, assis au ras de cette eau lugubrement calme, je ne pus m’empêcher d’imaginer la gueule de Nessie crevant la surface, dégoulinante de flotte et de bave et nous fonçant dessus ! Même mille fois démenties, les légendes ont la vie dure. Une fois racontées au coin d’un feu ou à la table d’un pub, elles se gravent dans l’esprit et n’en sortent plus. Celle de Nessie était colportée tous les soirs, dans tous les pubs qui entouraient le Loch et ce, depuis des siècles. Impossible d’y échapper. Je sentis les poils de mes avant-bras se dresser.
L'eau était grise, presque noire. La luminosité n'était pas encore celle du plein jour et le brouillard rendait la ligne d'horizon indiscernable. Air et eau donnaient l'illusion de se mêler dans des halos diffus, irréels. La barque ralentit doucement, vira comme une toupie en fin de course, et s’immobilisa. Arrêt net, à peine perceptible, semblant dire : c’est ici. L'ambiance qui régnait à l’aube de cette matinée froide de mai aurait sans doute inspiré Sir Arthur Conan Doyle.
Quelque part en dessous, tout proche...
Comme beaucoup de prédateurs, le brochet est très paresseux. Tapi au fond de son trou, il peut jeûner une semaine entière. Mais dès qu'il en sort, à la première crampe d’estomac, le carnage commence. A une vitesse fulgurante, il happe tout ce qui se présente à portée de gueule : poissons, grenouilles, rats et même oiseaux.
Passé une certaine taille, il ne vit plus en groupe car il dévore ses plus petits congénères. Isolé comme un ours dans sa tanière, un gros brochet vit en autarcie. Un no man's land entoure son repaire...
Les plus gros brochets pêchés sont des poissons d'un mètre quarante pour un poids dépassant les quatre-vingts livres. Les rares pêcheurs ayant eu le privilège d’en découdre avec de tels monstres relatent leur bataille, jamais gagnée d’avance, comme une fresque épique de plusieurs heures.

- Je t’accompagnerais bien, petit, mais c’est plus de mon âge, avait dit le vieux Wilson, la veille au soir, avant de décrire les deux amers qui nous permettraient de localiser la fosse : un petit clocher au nord et une pointe rocheuse qui devrait se trouver plein est, sur la droite de la barque.

- C’est comme ça depuis des années, avait-il ajouté. Des gars débarquent ici avec un matériel dernier cri, louent une barque au port et jouent les grandes gueules toute la soirée. Ils partent au petit matin, reviennent le soir, toujours bredouilles, racontent que la ligne a cassé et se saoulent la gueule. Personne n’a jamais remonté ce brochet, petit, et le gars qui l’aura est pas né…


- Vous l’avez devant vous Wilson, avait ajouté Pascal en se redressant avec un large sourire.
Le vieux Wilson avait secoué la tête, fait la grimace, bourré sa pipe et observé son verre vide en fronçant les sourcils. Avec les yeux brillants d’un vieux renard dont les rides du visage buriné ne masquaient pas la malice, il avait regardé Pascal en face et annoncé :

- Tu f’ras moins l’mariole quand tu l’auras au bout de la canne, petit. J’aurais p’t’être encore deux ou trois trucs utiles à t’apprendre quand on s’reverra autour d’un verre rempli car le mien est vide.
Le message était clair. Wilson parla encore plus d’une heure, jusqu’à la fermeture du pub, et ses conseils nous coûtèrent une bouteille de Pady.

*

Nous utilisions des leurres de mer et non d'eau douce. Beaucoup plus gros et articulés, de tels artifices n’intéressent pas les carnassiers de plus petite taille. Mais Pascal était là pour lui, et pour lui seul. Il se mit debout dans la barque, écarta les jambes pour s’assurer une bonne stabilité, saisit sa canne et projeta le leurre à presque cent mètres devant lui. Il le laissa couler quelques secondes et commença à le ramener, tournant lentement le moulinet et animant la canne de brefs mouvements saccadés, donnant ainsi à l’appât la trajectoire d’une proie blessée, facile à dévorer…



Dernière mise à jour : ( 15-12-2008 )
 
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